Il y a bien longtemps, dans une partie reculée de notre immense univers, se trouvait un monde si petit, si lointain, et si différent du nôtre, que personne n’aurait pu en soupçonner l’existence.
Pour le voir, ou plus justement, pour l’apercevoir, il aurait fallu imaginer le plus grand, le plus gros, le plus long, le plus puissant de tous les télescopes jamais imaginés à ce jour.
Alors, en usant de persévérance, en redoublant de patience et d'obstination, l'œil aurait sans doute eu la chance de pouvoir contempler Oksköhl la magnifique. A n'en point douter l’une des plus belles et des plus anciennes étoiles de la création… elle offrait parfois le spectacle d'une douce et belle lueur bleue pâle juste perceptible au creux de laquelle vivaient les habitants d'une minuscule planète portant le nom de Jhâar.
Cette planète, tellement petite qu’elle ne pesait pas plus qu'un souffle d'enfant, semblait presque inexistante pour le reste de l’univers. Certes était-elle minuscule et même insignifiante à nos yeux, elle était à en point douter de taille absolument normale pour tous ceux qui vivaient là. Pour bien se rendre compte, il faut imaginer une planète à peine plus grosse qu’une pomme sur laquelle l'équilibre d'une vie la plus douce, la plus délicieuse et la plus extraordinaire qui soit était l'usage et la coutume de chaque instant.
Les acteurs de ce petit monde, s’entendaient sur des règles de vie toutes simples. Ravissement, enchantement, délectation, malice, taquinerie, en deux mots… bonheur et gourmandises.
Mais la clé de ce petit paradis, le secret de cette joie de vivre permanente était loin d'être fortuit car cette harmonie était le fruit d'une des singularités de Jhâar.
Une chose extraordinaire, un enchantement dont personne ne connaissait vraiment l'origine emplissait de joie et de bonheur l'ensemble des chanceux pouvant respirer la vie et la quiétude de cette pomme-planète.
Ce trésor unique était un peuple de petits êtres charmants vivant au bord de l'unique rivière de ce monde. Un cours d'eau enroulée comme une écharpe et comme nouée autour du cou de cette Terre toute ronde.
Ces créatures particulières se nommaient Jhoorz. Ils n'étaient pas plus gros que de petits cailloux et arboraient un sourire bien plus grand que l'immensité du cosmos. Ces êtres étaient bien plus heureux que toutes choses de part et d'autre de tous les mondes connus. La légende dit qu'il suffisait de lâcher un Jhoorz dans l'eau de la rivière pour que la chance, le bonheur et l'allégresse envahisse le cœur de celui ou celle qui aurait eu le privilège d'accomplir ce geste.
Chacun des locataires de ce petit monde avait bien compris l'avantage et l'intérêt incontestable d'être heureux et plus heureux encore chaque jour. Ainsi, le temps passait et les habitants de Jhâar coulaient des Jhoorz heureux.
