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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 10:29

Hier est un jour que je n’oublierai pas. J’ai salué un ami pour la dernière fois. Hier était un jour comme on aimerait sans aucun doute jamais avoir à vivre et qui par la force du destin vous force à accepter le sort cruel que la vie parfois nous réserve. Quelques fois il est bon de prendre la juste mesure des choses, et ces moments-là vous rappelle tout l’amour nécessaire à nos vies. Hier j’étais à la fois tous ces gens réunis pour rendre ce dernier hommage à mon ami, le nôtre, le leur. Chacun d’entre nous avait ce rapport particulier, ce lien propre, cette unique relation, et cet irremplaçable élan du cœur qui en ce jour d’adieu nous invitait tous ensemble à des larmes solennelles. Hier j’ai pleuré et pourtant toutes les images associées à Boris ne sont que des images de joies. Je crois que je n’en ai pas d’autres, je crois que nous n’avions partagé que du bonheur. Mes souvenirs ne sont que des rires, ils ne sont que chansons, ils ne portent que l’espoir de vivre mieux encore et toujours. Ce qu’il me reste au fond ce n’est rien d’autre que l’amour mutuel que l’on se portait. Des voix s’élèvent sur des mélodies que nous aimions, sur des accords que nous jouions, et ces voix sont les nôtres. Elles me transportent encore tout comme elles le faisaient à l’époque où nous apprenions à nous connaître. On aimait vraiment jouer ensemble, on aimait chanter ensemble, on aimait rire ensemble, j’aimais être avec lui. J’aimais qu’il réponde à ma joie de le voir par un sourire, toujours ce sourire, plus fort qu’une poignée de main, plus fort que tout le reste sans doute. Ce sourire contre lequel on ne peut rien, en tout cas rien d’autre que la réciprocité sincère de celui-ci. Boris avait cela et nous partagions ce trait commun que j’aimais par-dessus tout. Le temps passe, et un jour la tristesse nous renverse, la peine nous transperce et nous révolte bien entendu. Je pleure, nous pleurons tous, oui, parce nous avons tous des regrets et des questions qui resterons sans réponses. Ce vide insensé qui se dresse comme une abîme sans fond devant l’absence soudaine et au combien lourde à porter, à supporter, n’est autre que l’amour, tout notre amour pour lui et qui reste orphelin nous rappelle combien il est important de chérir ceux qu’on aime par-dessus tout, combien il est important d’aimer ici et maintenant. Chacun d’entre nous aurait voulu lui dire, après coup, combien il comptait pour nous pour ne pas dire aujourd’hui qu’il nous manque. Boris me manque. Oui, il me manque. Et ce manque n’est pas sa présence, c’est le savoir vivant, c’est me demander ce qu’il fait, me demander où il est, me demander s’il aimerait qu’on se voit, me demander s’il va bien... Ces questions me manquent et me rappelle aussi combien j’aurais dû les lui poser plutôt que de les laisser en suspend et les remettre à demain. Alors oui, que fais-tu, où est-tu, vas-tu bien, putain ! Il y a des milliards d’inconnus sur cette terre, des millions de gens qui partages le même sol, des centaines que l’on côtoie, des dizaines qui comptent à nos yeux, et il y a surtout les quelques-uns qu’on aime parce qu’ils sont ce qu’ils sont, et toi je t’aime Boris et tu n’es pas là pour l’entendre. Alors je l’écris aux autres, eux l’entendrons ! Au moins pour leur rappeler qu’il faut dire ces choses-là plus que tout autre chose, et tout le reste est sans importance, et tout le reste ne compte pas plus que l’ombre de rien, car rien n’est bon, rien a de saveur, tout ne peut être que vain s’il est sans amour. Partageons cela. Ne tardons pas. Ne tardons plus. Surtout plus.

Boris… je te vois passer la porte de chez moi, tu es avec Jacques, Arnaud. Tu as une guitare à la main, quelques médiators dans une de tes poches. Nous nous asseyons peut-être autour de la table ronde de la cuisine et bien entendu il fait beau. Le soleil entre par la porte fenêtre et sortons alors quelques verres. Nous buvons à notre santé. Qui d’autre ? Et nous jouons quelques belles chansons, je crois reconnaitre Neil Young, Oasis, Sting… et nous fumons je crois. Nous rions, nous sommes innocents. On pourrait dire que nous sommes heureux d’être ensemble encore. Parfois rien, non rien de plus n’est essentiel à certains bonheurs, aux joies simples et intimes qui enflamment nos cœurs, j’en suis sûr, pour toujours et à jamais… 

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